“Beauté et Biodiversité pour 2050“
Le constat est clair : nos mauvaises pratiques paysagères et le réchauffement climatique sont causes des pertes de biodiversité massives observées depuis cinquante ans. Une diversité végétale en berne, des floraisons raréfiées et de plus en plus précoces au printemps provoquent des chutes drastiques des populations d’insectes, abeilles et autres pollinisateurs compris, et impacte la pyramide de vie (oiseaux, petits mammifères.) qui en dépend…
Nous avons devant nous deux défis à relever : un défi paysager, et un défi climatique. Un fil conducteur doit nous guider : Priorité aux fleurs, et à la diversité florale.
Le rétablissement des ressources florales doit venir avec l’emploi d’une palette végétale, d’arbres et arbustes, la plus adaptée possible ; avec des plantes résistantes face à un autre climat plus chaud, plus sec et surtout moins tempéré, avec des phénologies (étude d’événements périodiques dans le monde du vivant) utiles et des pratiques paysagères imaginatives.
L’exposé de M. Darricau, a porté prioritairement sur des arbres et arbustes mellifères qui viennent en complément des végétaux adaptés au climat plus chaud et sec qui nous arrive vite (voir liste pépiniériste ci-après). Ce sont soit, des généreux (nectar et pollen), soit des stratégiques (phénologie particulière).
En complétant de cette liste, pour viser un calendrier alimentaire optimum pour les insectes, et la biodiversité, impactés par le réchauffement climatique, il y a d’autres arbres et arbustes à prendre en compte, afin d’assurer un calendrier floral qui va de la fin des floraisons estivales de nos châtaigniers à l’arrivée des pissenlits du printemps (liste de M. Darricau).
Dans cette deuxième liste, il y a des raretés végétales difficiles à trouver en pépinières , mais c’est le jeu face à ces nouveaux et inédits défis à venir, et il s’en dégagera une voie pour faire du Pouliguen un exemple à suivre en pédagogie et adaptation paysagère pour 2050.
Liste proposée par Pascal RENAUD ( Pépinière GICQUIAUD)
Erable de Montpellier (Acer monspessulanum)
Micocoulier (Celtis australis)
Pin à crochet (Pinus uncinata Ramond)
Pin d Alep (Pinus halepensis) (la moitouse)
Chêne chevelu (Quercus cerris)
Chêne vert (Quercus ilex)
Chêne pubescent (Quercus pubescens) (la moitouse – photo)
Chêne liège (Quercus suber)
Arbousier (Arbutus unedo)
(Arbutus andrachnoïdes)
Genévrier (Juniperus)
Filaire (Phillyrea angustifolia)
Erable à feuille d’obier (Acer opalus)
Charme houblon (Ostrya carpinifolia)
Frêne fleur (Fraxinus ornus)
Erable de Capadoce (Acer cappadocicum)
Tilleul du Caucase (Tilia dasystyla)
Olivier de Bohême (Elaeagnus angustifolia)
Hêtre noir (Nothofagus solandri)
Acer de Crête (Acer sempervirens)
Pin d’Australie (Casuarina cunninghamiana)
Chêne des Canaries (Quercus canariensis)
Sofrane du Japon (Sophora japonica)
Tupelo du Mexique (Nyssa sylvatica)
(Acer campestris)
(Cupressus macrocarpa lutea)
(Pinus pinea)
Liste proposée par Yves DARRICAU
Quercus ilex, quercus suber
Tilleul de Henry,
Koelreuteria laciniata
Lagerstroemia
Clerodendron
Tetradium daniellii
Sophora japonica
Castanea seguinii
Koelreuteria bipinnata
Heptacodium miconioides
Fatsia japonica
Eucalyptus sp (viser strictement les petits, type arbustes, à floraisons hivernales)
Eriobotrya japonica
Arbutus sp (dont andrachnoides)
Eleagnus..
Le lierre (hedera helix)
Prunus mume
Viburnum tinus
Salix sp (divers dont S. semperflorens)
Cornus mas
Acer opalus
Corylus colurna
Pour votre jardin du Pouliguen, l’ ASPEN vous propose 6 plantes,
Six plantes qui préservent la biodiversité avec des floraisons étalées dans la saison, à l’effet rafraîchissant et surtout adaptées au réchauffement climatique qui vient.
L’art du jardin fait cohabiter des espèces végétales venues de tous les horizons. Bien qu’éloignées de leur écologie d’origine, ces plantes s’adaptent si on leur laisse du temps. Pour résumer, nous proposons 6 arbres et arbustes phare :
- Le cyprès (Cupressus) de Monterey en Californie. Planté en nombre, au début du vingtième siècle à la pointe de Penchâteau, ces grands arbres sont en fin de vie; on peut leur substituer le pin d’Alep ou le cyprès commun (Cupressus sempervirens)
- Les saules (salix alba) et osiers se développent rapidement, les floraisons en chatons bien étalées durant le printemps favorisent la biodiversité et dans vos jardins, ils sont utilisables en haies facilement taillables et même tressables .
- Le lilas d’Inde (Lagerstroemia), présent sur les trottoirs de l’avenue du Général de Gaulle à La Baule a un feuillage qui se colore en automne; un tronc teinté, lisse comme poli et expressif et une superbe floraison rose (voir la photo).
- Le lierre (hédéra helix) que nous connaissons tous, peut même se planter en haie sur des piquets; il commence sa vie en rampant puis termine en haut des arbres; très solide il fleurit tardivement et est donc un relais efficace en fin de saison pour les abeilles.
- L’arbousier (Arbutus SP) est un ‘toujours vert’, qui se plait sous tous les climats et peut vivre plus de cent ans. A floraison tardive lui aussi, il donne en plus des fruits : l’ arbouse, riche en pouvoir antioxydant.
- Le poivrier de Sichuan (Zanthoxylum) tout comme le genévrier donne une épice connue ; à l’arôme légèrement citronné et même mentholé apte à assaisonner les poissons comme du foie gras ou des fraises…facile à cultiver , il est rustique et proposée par de nombreuses pépinières.
Allez et n’hésitez pas à leur demander conseil.
Didier Beaulande adhérent ASPEN
Conférence de Yves Darricau lors de l’Assemblée Générale d’août 2023 : Beauté et Biodiversité pour 2050 à consulter