Près de 300 personnes ont assisté à cette réunion organisée par l’ASPEN en collaboration avec cinq autres associations de la presqu’île de Guérande (DECOS environnement, GRSB la Baule, PROSIMAR, APSVP et APCVBS) réunissant ainsi une large audience de la pointe du Croisic à l’Estuaire de la Loire. Devant le grand nombre d’inscriptions enregistrées , une liste d’attente a dû être mise en place pour permettre à tous les inscrits de dernière minute de pouvoir y assister si des places se libéraient.
Durant 2 heures 45 min, devant une assistance à la fois motivée et très attentive, trois intervenants experts ont exprimé leur point de vue autour de ces deux thématiques liées au changement climatique dont nous ressentons les effets. La mer se réchauffe, les aléas climatiques de grande ampleur sont de plus fréquents ; il va donc falloir s’adapter plus que combattre.
Damien Dessart et Antoine Lussignol ouvrent la conférence avec quelques chiffres provenant des sources du Réseau national des observatoires du trait de côte
Elodie Martinie-Cousty, vice-présidente du Conseil Économique Social et Environnemental, administratrice de l’association France Nature Environnement ainsi que du Comité national du trait de côte, a partagé le travail démarré depuis 2016 sur la thématique de la dynamique du littoral qui trouve son prolongement aujourd’hui avec la mise en place récente du Comité National du Trait de côte par l’État français .
Elle a souligné en préambule qu’il s’agissait d’un « phénomène progressif et anticipable ». En effet, le niveau de la mer monte de manière inexorable et c’est à nous, citoyens, avec le concours de l’État et des collectivités locales de nous adapter à ces changements.
Les urgences à traiter sont de natures diverses :
1 ) connaître et informer les territoires exposés en élaborant une cartographie précise des lieux à risque (CEREMA /CNRS /BRGM)
2) passer très vite de la prise de conscience à l’action et imaginer le modèle économique idéal de demain.
3 ) mise en place d’un Plan National d’Adaptation au travers de la loi Climat et Résilience de 2021 afin de préparer les citoyens et anticiper de manière raisonnée sur un futur proche .
En conclusion, cette dernière a insisté sur le financement et le rôle de l’Etat pour faire face aux conséquences du recul du trait de côte (relocalisation des biens, processus d’indemnisation en cas d’expropriation sur quels critères ? qui indemnise au final ? ). Mais l’Etat ne pourra pas tout , il faut en être persuadé aujourd’hui.
Marc Robin est intervenu en tant que Professeur des Universités et Responsable scientifique au CNRS de Nantes, section géomatique et risques côtiers.Il s’est placé avant tout sur une approche cartographique comparative à la fois sur le passé et sur le long et moyen terme (à 30, 50 et 100 ans) pour analyser ce phénomène.
En s’appuyant sur ce support cartographique sur le littoral atlantique du sud de la Vendée au nord de notre littoral, il a développé la notion de « mal adaptation » de nos littoraux face à la montée du niveau de la mer. L’homme, au fil des ans, a érigé des constructions (digues, zones portuaires, …) qui produisent aujourd’hui l’effet inverse. En effet, en voulant se protéger de cette manière, on brise une partie de l’écosystème marin et on aggrave les conséquences d’effritement du trait de côte. Laisser faire « la nature » aurait été plus judicieux car il aurait permis de réguler plus facilement le phénomène d’érosion .
Norbert Samama est intervenu en qualité de vice-président de Cap Atlantique chargé de la gestion du trait de côte et Maire du Pouliguen.
Il a livré sa vision d’élu local.en donnant son avis sur les lois en cours et notamment sur la loi « climat et résilience » en expliquant que cette dernière était insuffisamment précise et inapplicable en l’état par les communes du littoral. Elle manque d’une clarté évidente en l’état sur les engagements financiers futurs de l’État envers les collectivités locales ainsi que sur les transferts de responsabilités. Qui décidera que telle ou telle maison ou terrain devra être frappé d’une mesure d’expropriation et selon quelles modalités financières ?
En résumé, beaucoup d’informations très intéressantes ont été délivrées par ces trois intervenants qui ont répondu aux questions posées par l’assistance. Néanmoins, nombre d’entre elles restent en suspens au jour d’aujourd’hui et, lors d’une prochaine suite à cette conférence, elles ne manqueront pas d’être abordées. Enfin, si vous souhaitez obtenir l’intégralité de cette conférence passionnante, merci de cliquer sur le lien suivant qui vous permettra de visionner la totalité des sujets qui ont été abordés: vidéo Conférence du 02/12/23
Vous trouverez également la présentation de Mme Elodie Martinie-Cousty en cliquant sur le téléchargement ci-dessous: