ASPEN Le Pouliguen

Association pour la protection et l'embellissement du site de Penchâteau et de la Côte Sauvage du Pouliguen

Motion de l’ASPEN lors de l’enquête publique sur les éoliennes

ENQUÊTE PUBLIQUE CONCERNANT LE PROJET DE PARC EOLIEN

 AU LARGE DE SAINT NAZAIRE ET SON RACCORDEMENT ELECTRIQUE

MOTION DE L’ASPEN

 

L’ASPEN, association créée en 1967 et agréée au titre de l’Urbanisme et de l’Environnement depuis 1980 milite depuis son origine dans un esprit constructif pour la sauvegarde du Site de Penchâteau et de la grande Côte du Pouliguen. En 1999, lors du naufrage de l’Erika, l’ASPEN s’est constituée partie civile au motif que l’association estime avoir subi un important préjudice moral par cette pollution catastrophique portant atteinte à notre environnement et à notre cadre de vie.

Aujourd’hui, l’ASPEN, membre du collectif « Défense de la Mer » s’est associé aux deux recours déposés au Tribunal Administratif de Nantes à l’encontre du Parc Eolien de Saint Nazaire.

Le projet consiste en l’implantation d’un parc éolien en mer constitué de 80 machines de 6 MW chacune à 12 km des côtes au large de Saint Nazaire sur le Banc de Guérande.

 

1/ Sur le développement des énergies renouvelables

L’énergie éolienne est une énergie propre indéfiniment renouvelable et ne produisant pas de gaz à effet de serre. Mais elle a le gros défaut d’être intermittente et aléatoire. Si bien que la puissance disponible dépend de la vitesse très variable du vent ; si bien que les 80 éoliennes du Banc de Guérande ne produiront en moyenne que 40% des 480 MW installés.

Si l’on ne peut qu’être favorable aux objectifs de la politique européenne des 3X30 à l’horizon 2020, on ne peut que regretter cette focalisation sur le tout éolien au détriment des autres sources renouvelables comme la géothermie.

 

 

 

 

2/ Un investissement colossal

Le coût des investissements prévus est de 2 Mds d’euros pour une production annuelle évaluée à 1,7 TWh. De plus, en raison de la vulnérabilité de telles installations vis-à-vis du milieu marin, la durée d’amortissement est prévue sur 20 ans. Tandis que pour une centrale nucléaire de coût 8 Mds d’euros dont on peut espérer en moyenne la production de 12 TWh annuel, la durée d’amortissement est de 60 ans.

La France bénéficie encore à l’heure actuelle de l’électricité la moins chère d’Europe : 1,7 centime du kWh. L’éolien produira une énergie électrique à 20 centimes du kWh pour les vitesses usuelles de vent. Le surcoût des énergies renouvelables induira une hausse probable des tarifs de l’électricité de 30% d’ici 2010.

 

3/ Impact environnemental

La présence d’une grande quantité de laminaires sur le Banc de Guérande, algue jouant un rôle de premier plan dans l’équilibre écologique de la zone, justifierait à elle seule le recul de la zone d’implantation. Ces algues servent de nourricerie pour les poissons. Nous remarquons aussi que les études lancées sur l’avifaune sont incomplètes et menées sur des durées trop courtes.

Ce projet d’envergure, tant dans sa mise en œuvre que dans son exploitation future, ne sera pas sans conséquences dommageables pour la flore et la faune locales comme nous l’ont confirmé plusieurs spécialistes que nous avons consulté.

Notre association, l’ASPEN, se sent particulièrement concernée par la modification brutale de l’écosystème du Banc de Guérande qui est une zone privilégiée de vie – et surtout de reproduction – de nombreuses espèces marines : Bar, Lieu, Maigre, Maquereau, Vieille et de multiples crustacés.

 

4/ Impact visuel

La visibilité du parc depuis la pointe de Penchâteau et la Grande Côte constitue pour les résidents permanents et secondaires un motif d’inquiétude certain. De plus, il est clair que le domaine maritime n’appartient pas seulement aux résidents mais à tous ceux qui savent l’admirer. La France, signataire de

 

la « Convention européenne du paysage » , s’est engagée à reconnaître juridiquement le paysage en tant que composante essentielle du cadre de vie des populations. Des spécialistes ont démontré par calcul que les éoliennes positionnées sur le banc de Guérande à une distance de 12 km de nos côtes apparaîtraient depuis la pointe de Penchâteau sous une dimension apparente supérieure à celle du soleil couchant. ; c’est-à-dire que leur hauteur serait perçue comme celle de 5 fois la banche ! De plus les éoliennes seront munies de feux clignotants, blancs et rouges, pour assurer la sécurité aérienne.

L’image de la baie La Baule-Le Pouliguen, classée parmi les plus belles du monde, sera fortement dépréciée. Ce sera un très mauvais coup porté à l’attractivité de notre territoire  et à son économie touristique.

 

5/ Conclusion

Si l’ASPEN est favorable au développement des énergies renouvelables, tout en regrettant une focalisation sur le tout éolien, elle est consciente que les emplois liés au projet sont attendus par nombre de nos concitoyens.

Dans un esprit de solidarité et de conciliation, elle demande :

  • Que le parc éolien soit éloigné entre 5 et 10 km du lieu prévu actuellement.
  • Que les élus du Pouliguen délibèrent dans le même sens.

 

 

 

Motion adoptée par le conseil d’administration de l’ASPEN le 31 juillet 2015

Pour l’ASPEN, le président Jean-Luc Bourgeois